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98 Articles

Aider les aidants

Plus de 11millions de personnes sont aujourd’hui considérées en France comme des proches aidants, soit un Français sur cinq*. Mais qu’est-ce qu’un « aidant » ? En réalité, le terme recouvre des situations bien différentes –parents d’enfants en situation de handicap, conjoints d’accidentés de la vie ou de la route, proches de victimes d’un AVC ou d’une maladie incapacitante, filles et fils de personnes âgées en perte d’autonomie… –, mais avec, le plus souvent, les mêmes questions, les mêmes difficultés et les mêmes conséquences sur la vie professionnelle et personnelle. On sait que l’augmentation de l’espérance de vie et, donc, le vieillissement de la population vont entraîner, dans les prochaines années, des besoins grandissants. En 2060, un tiers des Français sera âgé de plus de 60 ans, et les plus…

Aider les aidants

LA DÉPENDANCE, UN DÉFI DE SOCIÉTÉ

En 2019, 9,5 % de la population française était âgée de plus de 75 ans (soit près d’1 Français sur 10). Un chiffre qui devrait s’élever à 12 % en 2030 et à 16 % en 2050, selon les prévisions de l’Insee. Or, si l’on vieillit aujourd’hui en meilleure santé que les générations précédentes, le grand âge s’accompagne malgré tout souvent de pathologies lourdes, avec des conséquences importantes en matière de dépendance. C’est le cas de la maladie d’Alzheimer, que l’on ne sait toujours pas traiter et dont le nombre de cas pourrait doubler d’ici 2050. Les plus de 75 ans * en France Ainsi, la perte d’autonomie devrait engendrer des besoins croissants au cours des prochaines années. Cette même étude de l’Insee estime que ces besoins pourraient pratiquement…

LA DÉPENDANCE, UN DÉFI DE SOCIÉTÉ

Être aidant, un rôle à part entière

Dans le cadre de la loi du 28 décembre 2015 sur l’adaptation de la société au vieillissement, le Code de l’action sociale et des familles a tenté d’établir une définition de l’aidant auprès d’une personne dépendante: il peut s’agir de son conjoint, du partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou de son concubin, d’un parent ou d’un allié, définis comme aidants familiaux, ou d’une personne avec qui l’aidé(e) réside et/ou entretient des liens étroits et stables et qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne. Dans les faits, un aidant peut autant s’occuper de son enfant en situation de handicap que de son conjoint victime…

Être aidant, un rôle à part entière

6 OCTOBRE 2021, JOURNÉE NATIONALE DES AIDANT.E.S

Chaque année depuis 2010, le 6 octobre est consacré Journée nationale des aidant.e.s. L’occasion de sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics sur la situation de ces personnes, au travers d’une campagne de communication et de nombreux événements et manifestations dans toute la France autour d’un thème donné. Des rencontres sont également organisées avec les associations dédiées, des entreprises, collectivités, établissements d’accueil, centres de soins et les professionnels de l’accompagnement appartenant au secteur médical et social, pour informer les aidant(e)s sur leurs droits et les aides à leur disposition. Le thème de 2021, choisi via une enquête menée auprès des membres des associations, est « La lutte contre l’isolement social ».…

6 OCTOBRE 2021, JOURNÉE NATIONALE DES AIDANT.E.S

DES PORTRAIT AIDANTS

LES AIDES APPORTÉES 1 Les activités domestiques courses, ménage, repas… 66 % 2 Un soutien moral 66 % 3 Une surveillance en téléphonant ou en rendant visite 53 % 4 Un accompagnement dans les déplacements 48 % 5 Le suivi des comptes, des formalités administratives 42 % 6 L’organisation des rendez-vous avec les professionnels de santé et avec les aides à domicile 39 % 7 Les actes élémentaires se laver, s’habiller, se nourrir 31 % 8 Les soins et la prise de médicaments 29 % 9 Un soutien financier 19 % Des femmes à 58% Des hommes à 42% 11 MILLIONS En 2021, la France compterait environ 11 millions d’aidants familiaux. 1 Français sur 5 soutiendrait donc au quotidien un proche devenu dépendant en raison de son âge, d’un handicap…

DES PORTRAIT AIDANTS

‘L’ÉCLAIRAGE DE GWÉNAËLLE THUAL, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES AIDANTS’

“Trop souvent, la recherche de l’information relève du parcours du combattant” Pouvez-vous présenter l’Association française des aidants, ses objectifs ? L’association a été fondée en 2003. Elle milite notamment pour la reconnaissance de la place et du rôle des proches aidants dans la société, dans sa double dimension: vis-à-vis de la personne aidée (sans faire de distinction de maladie, de situation de handicap ou même d’âge) et de la société. Elle accompagne les aidants dans l’accès à l’information, et donc aux droits, et les oriente vers des réponses locales adaptées à leur situation et à leurs besoins, des espaces d’écoute et de soutien sur tout le territoire. Si on voulait dresser un portrait des aidants aujourd’hui, quel serait-il ? Il n’y a pas de profil type car chacun de nous…

‘L’ÉCLAIRAGE DE GWÉNAËLLE THUAL, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES AIDANTS’

Orientation, soutien et reconnaissance

Elle oriente et soutient ces personnes localement, notamment via l’animation du réseau national Café des Aidants et la mise en place d’Ateliers santé des aidants. L’association assure également des formations sur les questions liées à l’accompagnement pour les proches aidants et les équipes professionnelles. www.aidants.fr…

Orientation, soutien et reconnaissance

DES AIDANTS SOUVENT JEUNES ET INVISIBLES

Un adulte est déjà rarement conscient de son rôle d’aidant. Pour un jeune, c’est encore plus difficile de poser ce regard sur soi-même et de s’autoidentifier comme faisant partie d’une communauté. C’est sans doute ce qui explique l’invisibilité dont les jeunes aidants ont longtemps souffert et dont ils continuent en partie à souffrir. » Amarantha Bourgeois est directrice opérationnelle de l’association JADE (Jeunes aidants ensemble)*, créée à la suite de ce constat, qui travaille à rendre visibles et audibles les jeunes aidants en sensibilisant les acteurs de l’enfance et les institutions publiques et en développant sur tout le territoire des ateliers artistiques qui leur permettent de bénéficier d’un temps de répit et d’un lieu d’expression. Hébergés dans un centre d’accueil pendant les vacances scolaires, ces jeunes peuvent notamment réaliser des…

DES AIDANTS SOUVENT JEUNES ET INVISIBLES

DES TÉMOIGNAGES FORTS

Le film documentaire Je n’en parle à personne, produit par Aiguemarine Cie, disponible sur www.youtube.com/watch?v=_GaSDqlmgrI donne la parole à plusieurs jeunes aidants. Ils témoignent de leur situation et expliquent tous pourquoi ils n’en parlent jamais autour d’eux, même pas, la plupart du temps, à leurs plus proches amis d’école. Des témoignages identiques à ceux que recueille régulièrement l’association JADE. “Nous les jeunes aidants, on a tendance à se fondre dans la masse. L’air de rien, vous ne voyez aucune différence avec les autres, et pourtant nous sommes différents. Nous avons des responsabilités que tout le monde n’a pas à cet âge.” Mariama 17 ans, dont la mère est atteinte de polyarthrite “On vit tous au rythme de mon père. (…) Je l’aide autant que je peux. Indirectement, c’est ma mère…

DES TÉMOIGNAGES FORTS

CE QUI A CHANGÉ, CE QUI VA CHANGER

Depuis la loi du 7 août 2020, c’est désormais officiel et inscrit dans le Code de la Sécurité sociale: « La perte d’autonomie est un risque assuré par la Nation à chacun, indépendamment de son âge et de son état de santé ». Un engagement pris par Emmanuel Macron en 2018, alors que ses deux prédécesseurs n’étaient pas parvenus à inscrire cette mesure dans la loi. Une cinquième branche de la Sécurité sociale liée à l’Autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées a donc été créée, en plus des branches Maladie, Famille, Accidents du travail et maladies professionnelles et Retraite. Plus de 2 milliards d’euros ont été débloqués pour en amorcer le fonctionnement, un budget relativement modeste au vu des besoins. Mais une fraction de la CSG (Contribution sociale…

CE QUI A CHANGÉ, CE QUI VA CHANGER

EHPAD: RETOUR À LA NORMALE?

La campagne vaccinale a permis d’alléger les contraintes dans les Ehpad et les USLD. La ministre chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, et les parties prenantes du secteur du grand âge ont établi une liste de recommandations permettant d’organiser un retour progressif à la vie sociale dans les établissements, avec une « vigilance renforcée dès l’apparition de symptômes évocateurs du virus, notamment chez les personnes non vaccinées ». « Nous souhaitons construire le chemin des retrouvailles, a expliqué la ministre. Il faut que les résidents puissent revoir leurs proches à l’extérieur. Ils ont été trop longtemps coupés de leur famille. » La ministre a aussi rappelé que les nouvelles admissions ne pouvaient être conditionnées au statut vaccinal de la personne.…

EHPAD: RETOUR À LA NORMALE?

BRIGITTE BOURGUIGNON

“Nous allons renforcer et diversifier les solutions de répit pour les aidants” Pour Pleine Vie, Brigitte Bourguignon fait le point sur les avancées de la réforme en cours. Si l’examen du texte de loi a été retardé par la crise sanitaire, les premières mesures prises, elle l’assure, annoncent des progrès sans précédent pour la situation des aidants et la revalorisation des métiers d’aide à domicile. On estime à 11 millions le nombre d’aidants en France. Avec la crise Covid, ils ont encore plus de difficultés qu’avant à concilier leur vie professionnelle et leur situation d’aidant. Quel message pouvez-vous leur transmettre ? Je voudrais d’abord leur dire qu’ils peuvent être fiers. Fiers de leur engagement auprès de leurs proches pendant cette crise sanitaire ; fiers d’être les premiers maillons de la…

BRIGITTE BOURGUIGNON

Organiser sa vie d’aidant

Chaque situation et chaque profil d’aidant (comme de personne aidée) sont, évidemment, uniques. Il n’en reste pas moins que les enjeux d’équilibre familial, de continuité professionnelle, de confort financier et de santé de l’aidant sont très largement partagés. La contrainte de devoir s’occuper d’un proche, même si elle est parfaitement acceptée, par amour, par dévotion filiale ou par tradition, entraîne un grand nombre de sacrifices dont les aidants ne prennent pas forcément toute la mesure au moment de s’engager. Peu informés, rarement préparés, ils tentent souvent d’inclure leur nouvelle charge dans un quotidien déjà très rythmé sans en mesurer les conséquences. « Je n’ai pas le choix », entend-on souvent lorsqu’un aidant, épuisé, parvient à se confier au sein d’un groupe de parole ou auprès d’une personne de confiance. Le…

Organiser sa vie d’aidant

COMMENT GARDER UN BON ÉQUILIBRE DE VIE

Devenir aidant ne résulte pas nécessairement d’un choix. La majorité d’entre eux le sont d’ailleurs soit par contrainte (en qualité de conjoint, d’enfant ou de petit-enfant unique) soit parce qu’ils ont été implicitement « désignés » (ils s’autodésignent même souvent) selon des critères plus sentimentaux ou irrationnels qu’objectifs: la fille aînée à la retraite s’occupera du père âgé ou, au contraire, ce sera à la cadette sans enfants de prendre cette mission en charge… La désignation du proche aidant ne répond aucunement à la logique d’un recrutement tel qu’on pourrait le conduire pour combler un poste et remplir une fonction: pas d’évaluation des compétences requises, pas de formation initiale pour les acquérir ni de prise en compte de la « durée de travail » au moment de l’engagement. Or, s’occuper…

COMMENT GARDER UN BON ÉQUILIBRE DE VIE

L’isolement, le stress, la dépression… en chiffres

• 37 % des aidants interrogés avouent ne bénéficier d’aucune aide extérieure alors qu’ils sont eux-mêmes souvent âgés. • Parmi les maux les plus courants, le stress et l’anxiété (38 %) ainsi que le sommeil perturbé (32 %) arrivent en tête devant les douleurs physiques comme les maux de dos (30 %). • La majorité des aidants fait le constat d’impacts réels sur sa vie quotidienne, notamment sur son moral (69 %). Sources: Baromètre BVA - April 2018 et Enquête nationale Ipsos-Macif, 2020…

• Anticiper au maximum les situations de dépendance (avancement en âge d’un parent, apparition d’une maladie chronique…) et en parler avec les personnes concernées afin de s’informer, en amont, sur les solutions à mettre en place et les aides possibles. • Instaurer un dialogue au sein de la famille afin d’impliquer chacun à hauteur de ses compétences et, éventuellement, répartir les tâches (démarches administratives, relation avec les soignants, accueil temporaire de la personne…). • Renseignez-vous auprès du service des ressources humaines des dispositifs légaux (congés…) et spécifiques à votre branche ou à votre société. • Si l’entreprise est bienveillante et si vous vous sentez en confiance, partagez votre situation et vos difficultés avec votre…

Focus sur les ateliers de La Maison des Aidants, avec son président fondateur Pascal Jannot

Quels sont les objectifs des ateliers de formation que propose La Maison des Aidants ? Ils servent tout d’abord à informer et à sensibiliser les aidants familiaux, ce qui est déjà un gros travail. Ensuite, ils ont pour vocation de former ces proches au savoir-être et au savoir-faire. Comment se déroulent-ils ? Sur cinq ou six ateliers répartis sur plusieurs mois, nous conduisons les aidants familiaux à exprimer leurs ressentis et à déterminer leurs limites physiques, psychologiques et de compétences. Cela doit leur permettre de comprendre que la pérennité de leur rôle d’aidant est intimement liée à leur capacité à déléguer, à être aidés et accompagnés. Pour cela, ils doivent bien évidemment apprendre à déculpabiliser vis-à-vis du proche aidé. À qui s’adressent ces ateliers ? Tous les aidants peuvent suivre…

Focus sur les ateliers de La Maison des Aidants, avec son président fondateur Pascal Jannot

LA SANTÉ DES AIDANTS

C’est un fait: le rôle d’aidant augmente les risques de développer des pathologies physiques et psychiques qui peuvent, avec le temps, devenir graves. Fatigue, dégradation du sommeil, stress, troubles musculosquelettiques, maladie chronique… Les conséquences du dévouement sont nombreuses quand l’implication de l’aidant est quotidienne. Les différentes études et sondages indiquent qu’un aidant sur trois déclare un état d’anxiété et/ou une perturbation du sommeil et/ou un mal de dos. Selon le baromètre des aidants 2019 (Fondation April - Institut BVA), 44 % des personnes qui vivent en permanence avec un proche en perte d’autonomie citent la fatigue physique comme l’une des plus importantes difficultés à surmonter. Un chiffre choc est souvent avancé dans ces différentes études et sondages, y compris dans la presse spécialisée: un tiers des aidants meurent avant la…

LA SANTÉ DES AIDANTS

Le Parcours santé des aidants ouvert à tous

La Mutualité sociale agricole propose des rencontres gratuites pour permettre aux aidants de faire le point sur leur santé. Au programme : une réunion d’information, une consultation médicale pour un bilan personnalisé (auprès de votre médecin traitant) et une réunion d’échanges avec des experts (infirmiers, psychologues…). Ce parcours est ouvert à tous (affiliés MSA ou non). Contactez l’antenne MSA de votre région pour plus d’information (msa.fr).…

Check-up express

Suis-je fatigué(e) ? 1. Oui 2. Non Des douleurs sont-elles apparues ou se sont-elles amplifiées? 1. Oui 2. Non Mon rythme de sommeil a-t-il changé ? 1. Oui 2. Non Suis-je plus anxieux(se) qu’avant? 1. Oui 2. Non Ai-je encore de l’appétit? 1. Oui 2. Non Est-ce que je prends de nouveaux médicaments ou ai-je augmenté certaines doses ? 1. Oui 2. Non Est-ce que je vois moins d’amis qu’auparavant ? 1. Oui 2. Non Puis-je consacrer du temps à une activité physique? 1. Oui 2. Non Ai-je peu à peu réduit ou abandonné certaines activités, par manque d’envie ou de temps (lecture…)? 1. Oui 2. Non…

LE DROIT AU RÉPIT

La loi du 28 décembre 2015, relative à l’adaptation de la société au vieillissement, a instauré le droit au répit pour le proche aidant s’occupant d’une personne âgée en situation de perte d’autonomie. Cette reconnaissance, demandée depuis longtemps par les associations, permet aux proches de personnes bénéficiant de l’aide personnalisée d’autonomie (APA, voir page 85) d’obtenir une aide financière annuelle de 500 € environ (si le plafond du plan d’aide est atteint) pour prendre du recul et se faire remplacer. Pour en bénéficier, adressez-vous aux services du conseil départemental ou à un point d’information local dédié aux personnes âgées. LE PLACEMENT TEMPORAIRE Pour prendre du recul, il est possible de se séparer temporairement de la personne aidée en la confiant à des professionnels. • L’accueil de jour: les personnes dépendantes…

LE DROIT AU RÉPIT

Métropole aidante : une expérience pionnière à Lyon

Pour la première fois en France, 140 acteurs publics, privés et associatifs se sont réunis dans un collectif pour agir, ensemble, au plus près des aidants. « Notre rôle et nos actions sont entièrement focalisés sur les aidants. Nous ne nous occupons ni de débloquer des droits ni de trouver des places pour les personnes dépendantes, explique Fleur Leplat, coordinatrice de la démarche Métropole aidante. Nous sommes là pour informer les aidants, les orienter et leur trouver des solutions de répit. » Créée en 2015, Métropole aidante est d’abord une plateforme internet qui répertorie toutes les informations et tous les contacts utiles aux aidants de la région. « Nous avons recensé 165000 aidants sur les 59 communes de la métropole de Lyon dont 35 000 personnes sursollicitées à hauteur de…

Métropole aidante : une expérience pionnière à Lyon

‘L’ÉCLAIRAGE D’HÉLÈNE ROSSINOT, MÉDECIN SPÉCIALISTE DE SANTÉ PUBLIQUE’

“La notion de répit est encore mal appréhendée par la majorité des aidants” Comment avez-vous été amenée à vous intéresser aux aidants ? Cela remonte à mes années d’internat lorsque j’ai suivi, dans le cadre d’un stage, une infirmière libérale pour comprendre les enjeux de l’hospitalisation à domicile. J’ai remarqué qu’il y avait toujours un proche du patient présent à ses côtés. J’ai commencé à échanger avec eux, à les écouter. J’ai rapidement été frappée par la ressemblance entre tous les témoignages alors que les situations, les lieux de vie et les pathologies des patients étaient très différents. Cette concordance entre les problèmes rencontrés et les ressentis exprimés m’a interpellée. Quels sont ces points communs ? D’abord, ils éprouvent tous le sentiment de ne pas être reconnus, ni par le…

‘L’ÉCLAIRAGE D’HÉLÈNE ROSSINOT, MÉDECIN SPÉCIALISTE DE SANTÉ PUBLIQUE’

Se faire accompagner

Il est essentiel d’être bien épaulé, pour ne pas sombrer hez 9 % des aidants, le temps consacré à leur proche est de plus de 40 heures par semaine (Baromètre Fondation April et BVA, 2018). Des chiffres qui révèlent qu’être aidant est bel et bien une occupation à part entière et, quand on est actif, une seconde profession à gérer. Dans ces conditions, se sentir submergé, ne pas savoir à quelle porte frapper pour demander de l’aide, se renseigner sur les dispositifs existants, n’a rien d’étonnant. La charge mentale des aidants familiaux est telle qu’ils peinent à s’y retrouver dans la jungle des aides possibles et passent souvent à côté d’un soutien bien utile. Il est pourtant essentiel d’être bien épaulé pour ne pas sombrer. Mieux connaître la maladie du…

Se faire accompagner

Aidants au travail : la grande difficulté d’en parler

Pudeur : pour 34 % d’entre eux, le désir de ne pas évoquer leur vie personnelle au travail est prédominant. Peur de se voir pénalisé: 25 % des aidants craignent que cette révélation ne nuise à leur carrière. Contexte professionnel jugé peu propice : concernant 10 % de ces personnes, c’est la structure professionnelle qui ne semble pas apte à prendre leur situation en compte. Enquête OpinionWay pour l’association France Alzheimer et maladies apparentées, et Malakoff-Humanis…

LES ORGANISMES DÉDIÉS À L’INFORMATION

Delphine Carignon, assistante sociale en Vendée, le confirme : « Quand nous communiquons sur la possibilité pour les aidants familiaux d’avoir, par exemple, des formations ou des sessions d’information, nous constatons souvent que les personnes ignorent que nous pouvons relayer ces dispositifs. L’aide familiale est encore un de ces sujets tabous pour lesquels on ne va pas forcément chercher à être accompagné par les services sociaux, qu’il s’agisse des espaces comme le CCAS ou des espaces solidarités départementaux. On nous sollicite plus souvent pour les aides financières que pour les formations. C’est à nous, le plus souvent, d’aller vers le public pour informer et renseigner sur les différentes structures qui peuvent les aider. Je conseille toujours aux personnes qui viennent me voir à ce sujet de frapper à toutes les portes, de…

LES ORGANISMES DÉDIÉS À L’INFORMATION

Toute l’info en un Clic

Qu’est-ce que c’est ? Les personnes âgées et leurs proches peuvent y trouver tous les renseignements nécessaires pour faire face à une situation de perte d’autonomie. Attention, en fonction des départements, il existe différentes dénominations pour les points d’information locaux dédiés aux personnes âgées. Clic reste l’abréviation la plus courante. À quoi ça sert? Leur rôle principal est d’informer, de coordonner et de centraliser tous les renseignements locaux (portage de repas, mise sous protection juridique, aide à domicile, allocations et aides financières). Comme ils sont implantés dans les territoires, leur action est locale et ciblée. Leur atout ? Ils sont très innovants. Par exemple, dans plusieurs départements, les Clic ont développé un projet remarquable, le REPID (Ressources Entraide Partage Intergénérationnel à Domicile). Le principe est simple : Un(e) étudiant(e) bénévole…

LE SOUTIEN FINANCIER

Il est possible de dégager du temps pour s’occuper d’un proche et percevoir une indemnité pour cette prise en charge. Les aides financières liées au statut d’aidant permettent de dédommager un proche aidant, qu’il ait conservé une activité professionnelle ou pas. Elles existent sous différentes formes, la principale étant une allocation journalière. L’ALLOCATION JOURNALIÈRE DE PROCHE AIDANT (AJPA) L’Ajpa a été mise en place par le décret 2020-1208 du 1er octobre 2020 pour les aidants qui ont interrompu leur activité professionnelle ou réduit leur temps de travail. Elle est versée par la CAF ou la Mutuelle sociale agricole (MSA) sur demande. Le droit à l’Ajpa est limité dans le temps: le nombre d’allocations journalières ne peut en effet dépasser 66 au total pour l’ensemble de la « carrière » de…

LE SOUTIEN FINANCIER

Ajpa et chômage

Le cumul est impossible Chaque jour du mois payé au titre de l’Ajpa ne peut donner lieu au versement d’une allocation journalière chômage appelée allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Ces jours d’Ajpa sont donc déduits du nombre de jours indemnisables pour chômage dans le mois, et la somme versée par Pôle emploi est réduite en conséquence. La durée d’indemnisation ne change pas Percevoir une Ajpa suspend le versement de l’ARE, mais ne modifie pas la durée d’indemnisation définie à l’origine. Une fois que l’Ajpa cesse, le versement de l’ARE reprend. Pôle emploi doit être informé Il est obligatoire de déclarer à Pôle emploi le nombre de jours d’Ajpa et les dates correspondantes. À défaut, vous risquez de devoir rembourser des sommes versées en trop et vous vous exposez…

Cumuler dédommagement et salaire, est-ce possible?

Le dédommagement que perçoit un proche aidant est cumulable avec une activité professionnelle et donc un salaire à temps partiel. Vous pouvez même en bénéficier si vous percevez un salaire de la part de votre proche employeur. Versé par l’organisme qui gère le paiement de la PCH de votre proche (MDPH ou conseil départemental), le dédommagement s’effectue à hauteur de 50 % du smic horaire net. Il est porté à 75 % du smic horaire net si vous avez dû réduire ou arrêter votre activité professionnelle. Fiscalement, vous devez déclarer cette somme aux impôts comme « bénéfices non commerciaux ». En revanche, comme ce dédommagement n’est pas un salaire, il ne vous ouvre aucun droit à la Sécurité sociale. Toutefois, vous pouvez, sous certaines conditions, bénéficier de l’assurance vieillesse des…

LA SENSIBILISATION ET LES FORMATIONS

Les travailleurs sociaux sont unanimes, qu’il s’agisse des Clic, des CCAS ou des espaces départementaux de solidarité: l’aide familiale est l’un des sujets sur lesquels le public est le plus ignorant. Pourtant, les associations dédiées aux aidants familiaux sont de plus en plus nombreuses et toutes proposent des solutions pour accompagner ceux qui s’occupent d’un proche: conférences, ateliers, rencontres. Dans le contexte de crise sanitaire, ces opérations ont évolué sous forme de rendez-vous dématérialisés. LE PLAN D’AIDE DE L’ALLOCATION PERSONNALISÉE D’AUTONOMIE (APA) Dans le cadre de la réforme de l’APA à domicile (voir page 98) prévue par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, un plan d’aide est mis en place lors d’une demande d’APA pour une personne dépendante (voir page 86) afin d’évaluer son niveau de…

Avec nos proches

Son point fort? La ligne d’écoute 24 h/24 qui permet autant de s’informer que de se confier au 01 84 72 94 72 (prix d’un appel local). Son objectif ? La sensibilisation du plus grand nombre aux réalités de l’aide familiale est un des fers de lance de l’association. Le but étant de faire prendre conscience aux personnes concernées qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent obtenir une écoute et des solutions en se rapprochant de l’association. Plus de 4500 aidants ont pu être accompagnés, quelle que soit leur situation. www.avecnosproches.com…

Avec nos proches

Savoir être aidant

Savoir être aidant est une formation gratuite et ouverte à tous dont l’objectif est de permettre une meilleure compréhension des enjeux du vieillissement et du rôle des aidants. L’approche est complète, accessible, et l’offre est large puisqu’elle concerne aussi bien les aides financières que les maladies dégénératives ou les soins corporels. Les modules, faciles à activer, sont plaisants. Une excellente plateforme de formation et de loin la proposition la plus variée. www.savoiretreaidant.fr…

Savoir être aidant

Reconnaître l’activité d’aide familiale

Durant des années, l’aide à l’intérieur de la cellule familiale a coulé de source au point de ne pas être reconnue par la société. On la considérait comme naturelle. La prise en compte de ce statut et la reconnaissance de son importance sociale sont récentes. Or, comme n’importe quelle activité, le « métier » d’aidant ouvre certains droits, comme « le droit au répit », à travers plusieurs dispositifs de congés dits « familiaux » qui permettent de ne pas sacrifier sa carrière. Parmi ces mesures, le « congé proche aidant » est l’un des projets phare de la loi Autonomie portée par le gouvernement. Ces droits ne compensent toutefois pas entièrement les manques à gagner induits par cette activité singulière, notamment au vu du retour à l’emploi difficile et…

Reconnaître l’activité d’aide familiale

Travailler tout en aidant un proche n’est pas une mince affaire

62 % des aidants familiaux occupent un emploi ou sont apprentis, quels que soient la maladie, le handicap et l’âge de la personne qu’ils aident. Ces aidants actifs seraient à l’origine de 24 % des arrêts de travail de courte durée (3 à 5 jours)*. Et moins d’1 aidant sur 10 a recours à une aide existante. 53 % disent être mal informés sur leur rôle et sur les solutions disponibles pour recevoir une aide. 50 % ne bénéficient d’aucune aide financière, qu’elle soit publique ou privée (contre 63 % en 2010)**. * Chiffres OCIRP (Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance), 2018 ** Enquête nationale Ipsos - Macif, 2020, « La situation des aidants »…

AIDANT SALARIÉ ET PROCHE EMPLOYEUR

Il est tout à fait possible d’être embauché par le proche que l’on aide. En tant qu’aidant salarié, vous avez les mêmes droits et devoirs que les autres employés, de même la personne que vous aidez a les mêmes obligations que n’importe quel employeur. Qu’il s’agisse d’un salariat classique, avec un vrai contrat de travail, ou d’un emploi à domicile déclaré au Cesu. Il existe plusieurs moyens d’être rémunéré en tant qu’aidant familial salarié. Les conditions dépendent du lien de parenté avec la personne aidée, de sa situation, de ses ressources, de son degré de dépendance et surtout des aides dont elle bénéficie ou pas. LA PERSONNE DÉPENDANTE NE BÉNÉFICIE D’AUCUNE AIDE Le proche aidé ne perçoit ni l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) ni la PCH (prestation de compensation du handicap),…

AIDANT SALARIÉ ET PROCHE EMPLOYEUR

Aidant salarié : les grandes questions passées au crible

Quel salaire est-il possible de percevoir? Le salaire est calculé sur la base du tarif horaire de 14,21 € brut en 2021, dans le cadre du salariat aidant, 11,28 € brut pour le salarié à domicile du particulier employeur. Comment est-il imposé? Les sommes perçues en salaire sont imposables à l’impôt sur le revenu. A-t-il droit au chômage? Même s’il n’était pas salarié avant de s’occuper d’un proche, l’aidant peut avoir droit au chômage si un contrat de travail unit les deux parties. Le motif de la rupture pourra être « licenciement pour un autre motif » (décès, hébergement dans une structure, guérison). Quelles sont les obligations du proche employeur ? En tant qu’employeur, il doit déclarer l’aidant à l’Urssaf et assumer les obligations du Code du travail: contrat de…

LE CONGÉ POUR AIDER

Face aux difficultés pour organiser leur emploi du temps, certains aidants actifs quittent leur emploi. Ce n’est pas forcément une démarche facile car, malgré les aides existantes, la perte de revenus peut être conséquente et en aucun cas compensée par les dispositifs de soutien financier existants. Plutôt que de tout lâcher, il est souvent préférable d’opter pour des formules d’adaptation du temps de travail. Les congés familiaux permettent de ne pas quitter son emploi, mais de l’aménager pour pouvoir s’organiser. Plusieurs solutions sont envisageables. DIFFÉRENTS TYPES DE CONGÉS FAMILIAUX Congé proche aidant, congé de présence parentale ou de solidarité familiale… Ces dispositifs prévus en cas de départ, même bref, du salarié font tous l’objet de versement d’indemnités, sous conditions. Mais il faut être conscient qu’ils ne compensent pas la perte…

LE CONGÉ POUR AIDER

‘‘J’étais à bout, j’avais peur d’être jugée’’

J’ai travaillé deux ans tout en m’occupant de ma mère car je n’osais pas avouer à mon employeur que j’avais cette charge dans ma vie. J’étais à bout, j’avais peur d’être jugée, qu’on me reproche mon manque de disponibilité. Alors, pour compenser, j’en faisais trois fois plus. J’ai craqué. Après un burn out, j’ai été contrainte d’en parler et, à ma grande surprise, j’ai été écoutée.…

‘‘Une solidarité qui m’a beaucoup ému’’

Je travaille dans mon entreprise depuis trois ans et je n’ai parlé de la maladie de mon fils qu’à un ou deux collègues. Mais quand ils ont su que mon fils devait se faire opérer à 600 kilomètres de là, ils en ont discuté avec les autres sans me le dire. Au final, j’ai découvert que tout le monde m’avait donné des jours de RTT pour que je puisse l’accompagner et rester avec lui jusqu’à ce qu’il rentre à la maison. Je ne m’y attendais pas du tout. J’en ai pleuré.…

LA VALIDATION DE L’EXPÉRIENCE

Le fait d’être aidant est vécu par de nombreuses personnes comme un état stigmatisant, objet de jugements. Pour cette raison, il s’agit encore trop souvent d’un statut invisible que l’on peine à avouer en entretien et encore plus à faire figurer sur son curriculum vitae. Pourtant, cette expérience peut être valorisée dans le cadre d’une recherche d’emploi. Si penser l’après n’est pas simple, c’est pourtant une condition indispensable. Que le proche en perte d’autonomie soit placé dans un établissement public ou privé, qu’il guérisse ou au contraire qu’il décède, l’aidant, une fois déchargé, s’il est loin de la retraite, ne pourra faire l’impasse sur la nécessité de retrouver du travail. DES APTITUDES POUR LES TÂCHES MULTIPLES Les aidants sont confrontés à des situations singulières qui développent chez eux une aptitude…

LA VALIDATION DE L’EXPÉRIENCE

Aidants, vous avez du talent !

• Coordination des emplois du temps (kiné, ergothérapeute, visite du médecin à domicile, etc.) • Accompagnement aux rendez-vous (médecin, pédicure, coiffeur, etc.) • Gestion des dossiers administratifs (demande d’aides, dossiers de financement) • Soutien psychologique actif et rôle de médiateur avec l’entourage • Soins à la personne : toilette, repas, etc. • Gestion de crise (chute, accident, conflit, etc.) • Sens de l’écoute et analyse des situations.…

Astuce : le cahier de l’aidant

Dans le cahier de l’aidant qui figure au centre de ce hors-série (voir pages suivantes), recensez, outre vos rendez-vous, vos actes quotidiens, vos ressentis même s’ils sont négatifs, répertoriez les numéros de téléphone utiles et le compte rendu de vos échanges avec les médecins, ergothérapeutes, aides-soignantes, aides-ménagères, etc. Ce journal de bord fera état de toutes les activités entreprises dans les moments où vous vous occupez de votre proche. Un travail qui pourra vous servir lors de tout entretien pour une formation ou un emploi. N’hésitez pas à compléter la partie concernant les stages d’information et autres formations auxquels vous participez. Notez aussi les échanges informels que vous pouvez avoir avec d’autres aidants, amis ou proches avec lesquels vous partagez votre expérience.…

Astuce : le cahier de l’aidant

La VAE, ce n’est pas encore ça!

La validation des acquis de l’expérience (VAE) est un dispositif qui permet de faire reconnaître officiellement ses connaissances par l’obtention d’un diplôme sans avoir suivi de formation mais en prenant en compte l’expérience acquise en milieu professionnel. Malheureusement, à ce jour, la VAE n’est pas ouverte dans le secteur sanitaire et social aux personnes ayant développé leurs compétences d’aidant dans le cadre familial. Il s’agit d’un manque réel et les associations militent pour que celles-ci soient enfin prises en compte.…

LES CONSÉQUENCES POUR LA RETRAITE

Au moment de se préoccuper de sa future retraite, la question de faire valoir son expérience de proche aidant n’est pas anodine. La prise en charge d’une personne dépendante induit concrètement des répercussions sur l’âge de départ et le calcul de sa pension. Les aidants ne sont pas forcément bien informés sur ce sujet, mais il existe des solutions prévues par les dispositifs existants, la réforme des retraites n’étant toujours pas actée. L’ASSURANCE VIEILLESSE DES PARENTS AU FOYER (AVPF) Si vous ne travaillez pas ou avez un emploi à temps partiel pour pouvoir vous occuper, à votre domicile, d’un enfant ou d’un parent handicapé, vous pouvez être affilié gratuitement à l’assurance vieillesse. Ce système s’appelle l’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF); il vous permet d’accumuler des droits sans verser…

LES CONSÉQUENCES POUR LA RETRAITE

Ce qui pourrait changer avec la réforme des retraites

Le projet de loi, tel qu’il a été présenté avant la crise sanitaire, proposait la mise en place d’un dispositif unique: un assuré s’occupant d’un enfant ou d’un adulte handicapé, d’une personne âgée en situation de perte d’autonomie devrait donc acquérir « des points de solidarité ». Un système que beaucoup d’associations d’aidants jugent moins avantageux que celui existant actuellement, qui pourrait bien perdurer encore un certain temps.…

CAHIER DE L’AIDANT

LES PAGES SUIVANTES VONT VOUS PERMETTRE DE CONSERVER TOUTES LES INFORMATIONS RELATIVES À LA PERSONNE QUE VOUS AIDEZ, D’ORGANISER AU MIEUX VOTRE EMPLOI DU TEMPS, MAIS AUSSI DE DÉCRIRE ET D’ANALYSER AU QUOTIDIEN VOS ACTIONS. UN DOCUMENT PERSONNEL – CAR IL PEUT CONTENIR DES DONNÉES CONFIDENTIELLES – SUR LEQUEL VOUS POURREZ VOUS APPUYER LORS DE VOS ÉCHANGES AVEC LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ, LES SERVICES SOCIAUX OU LES ASSOCIATIONS D’AIDE À LA PERSONNE. Vous pouvez y noter toutes vos observations, les changements constatés dans le comportement ou sur l’état de santé de l’aidé(e), ainsi que les difficultés que vous pouvez rencontrer. Cela vous permettra de les exprimer plus facilement, le moment venu, auprès des personnes ou organismes en mesure de vous soutenir. Enfin, ce cahier peut également être un outil de…

CAHIER DE L’AIDANT

Faire face à la perte d’autonomie

La dépendance peut être d’ordres différents : incapacité à réaliser des activités courantes sans aide (comme se déplacer, se laver, s’alimenter), difficulté à prendre des décisions, à communiquer, à échanger, à parler, etc. Cette dépendance peut être présente dès les premières années de la vie avec un handicap, apparaître après un accident de la route ou un AVC (accident vasculaire cérébral), résulter d’une maladie grave et incapacitante ou encore du vieillissement. Les conséquences peuvent elles aussi être très différentes et la perte d’autonomie totale ou partielle. Mais, au-delà de ses causes et de ses conséquences physiques, la dépendance s’accompagne aussi le plus souvent d’une grande fragilité sociale, avec des problèmes financiers et d’isolement entraînant une dégradation du moral, voire une sévère dépression. Autant de facteurs qui peuvent à leur tour…

Faire face à la perte d’autonomie

NON À L’ISOLEMENT DES SENIORS

Lancé le 15 février à l’initiative de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie, le comité stratégique de lutte contre l’isolement des personnes âgées est destiné à « faire émerger de nouvelles solidarités et bâtir une société dans laquelle les personnes âgées prennent toute leur place. Une société qui permet d’encourager les solidarités de proximité et de développer le lien intergénérationnel ». Le comité s’appuiera sur le renforcement d’« une politique territoriale de proximité, en lien avec les élus locaux, dans les communes et leurs CCAS (centres communaux d’action sociale) ».…

NON À L’ISOLEMENT DES SENIORS

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉPENDANCE

Selon la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, est définit comme un handicap « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ». Près de 12 millions* de Français répondraient à cette définition, qui recouvre pourtant des réalités très différentes. HANDICAP VISUEL La cécité et la malvoyance peuvent être héréditaires ou liées à des pathologies comme la cataracte, le glaucome ou la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Le nombre de malvoyants en France est estimé à environ 1,7…

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉPENDANCE

L’AVC, 1 re cause de handicap physique chez l’adulte

On estime à environ 140000 par an le nombre d’accidents vasculaires cérébraux en France, soit 1 AVC toutes les 4 minutes. 1 personne sur 6 serait susceptible d’être touchée par un arrêt brutal de la circulation du sang dans le cerveau au cours de sa vie, et avant 65 ans dans 25 % des cas. L’AVC est ainsi l’une des principales causes de décès en France. Mais chez 60 % environ des personnes qui y survivent, l’AVC laisse des séquelles neurologiques et plus de 500000 Français vivent avec un déficit moteur, des troubles sensitifs, cognitifs, visuels ou du langage… www.solidarites-sante.gouv.fr/accident-vasculaire-cerebral-avc www.fondation-recherche-avc.org…

LES PRINCIPAUX SIGNES À SURVEILLER

Notamment chez les personnes âgées, la perte d’autonomie est généralement précédée d’indicateurs significatifs qu’il vaut mieux ne jamais prendre à la légère. Ces signaux d’alerte permettent de gagner du temps et de prendre les mesures adéquates. Des troubles de l’équilibre Douleurs musculaires ou articulaires, vertiges… un mauvais équilibre entraîne des risques de chute qui peuvent avoir de graves conséquences. Un appétit chamboulé Des changements d’habitudes alimentaires, la prise de repas à horaires décalés, des courses négligées, ou au contraire un appétit excessif et permanent doivent faire envisager une aide pour veiller aux repas et à un bon état de santé. Une hygiène qui se dégrade Que ce soit sur le plan du ménage ou de l’hygiène corporelle: intérieur non entretenu, vêtements sales… La mémoire qui flanche Rendez-vous oubliés, fait récent…

Test d’évaluation rapide

(Ne remplace pas l’avis d’un professionnel de santé). Entourez pour chaque question la réponse 1, 2 ou 3. Votre proche a des difficultés pour marcher 1. Non 2. Parfois 3. Souvent Votre proche peine à s’exprimer, cherche ses mots 1. Non 2. Parfois 3. Souvent Votre proche évalue mal l’heure qu’il est, oublie le jour de la semaine, le lieu où il se trouve si vous le lui demandez 1. Non 2. Parfois 3. Souvent Votre proche a besoin d’aide pour se lever, s’asseoir ou se coucher 1. Non 2. Parfois 3. Souvent Votre proche a du mal à faire sa toilette tout(e) seul(e) 1. Non 2. Parfois 3. Souvent Votre proche a des difficultés pour s’habiller 1. Non 2. Parfois 3. Souvent Votre proche a besoin d’aide pour se…

LA PRÉVENTION DES TROUBLES NEUROLOGIQUES

Retarder, voire empêcher l’apparition de troubles cognitifs (amnésie, aphasie, agnosie, apraxie) avec l’âge, c’est possible! La recherche sur les maladies neurodégénératives démontre en effet que « mener une vie saine en se faisant plaisir, pratiquer une activité physique régulière, adopter une alimentation bien équilibrée et entretenir une vie sociale riche » serait la clé de la prévention, comme l’explique le Dr Thomas de Broucker, neurologue au centre hospitalier de Saint-Denis (93). Conserver la pratique d’un sport le plus longtemps possible ou marcher tous les jours assurerait la bonne santé du cerveau. « Le maintien en forme du système nerveux dépend de la santé des muscles », note le neurologue qui souligne aussi le danger d’une consommation régulière et excessive d’alcool, de tabac et de drogues. Le maintien des relations sociales…

LA PRÉVENTION DES TROUBLES NEUROLOGIQUES

Gérer l’aspect psychologique

Le plus souvent, quand on aborde la question de la dépendance, on n’aperçoit que la partie saillante de l’iceberg: l’organisation du temps, l’aide à domicile ou le placement de la personne aidée dans un établissement adéquat, les dispositifs financiers, les rendez-vous médicaux, etc. Devant l’avalanche de dispositions à prendre, la matérialité submerge tout et masque les conséquences plus « souterraines » de cette nouvelle situation. Les aspects psychologiques de la question sont mis à distance, comme s’il était difficile de regarder cette face cachée avec son lot de désarroi et de troubles profonds. Car prendre soin d’un proche, se dévouer au quotidien pour son maintien à domicile et son bien-être génère aussi des désordres que l’on peine à s’avouer : moral qui défaille, santé vacillante, découragement et dépression, sans oublier…

Gérer l’aspect psychologique

LA DÉPENDANCE : COMMENT EN PARLER ?

Parler de la dégradation de son état de santé à ma mère a été très compliqué, relève Nathalie, 56 ans. Dans la mesure où ses troubles ont débuté alors qu’elle était encore assez jeune, elle ne supportait pas de se sentir amoindrie et préférait faire comme si tout était normal. Cela m’a rendue malade pendant des mois avant d’oser aborder avec elle sa perte d’autonomie. Je la voyais tout faire pour nous cacher ses troubles, notamment ses nombreuses chutes, ses pertes de mémoire, et de notre côté, ma soeur et moi faisions semblant d’y croire, ce qui nous mettait mal à l’aise. Nous avons fini par demander conseil à son médecin traitant, qu’elle aimait beaucoup, et c’est avec lui que nous avons osé évoquer ses difficultés. Quand nous n’avons pas…

LA DÉPENDANCE : COMMENT EN PARLER ?

‘‘J’avais l’impression de ne pas avoir le ton juste avec ma mère”

Quand ma mère a commencé à avoir des troubles cognitifs, je n’ai pas réussi à lui en parler ni à aborder le sujet avec mon entourage. Je l’avoue, je me suis voilé la face, je ne voulais pas admettre que cette femme qui avait toujours été une forte personnalité puisse perdre ses moyens. C’était intolérable pour moi. Plus ses troubles se sont intensifiés, plus j’ai eu du mal à dialoguer avec elle simplement. J’avais tout le temps l’impression de ne pas trouver le ton juste. Elle me reprochait de la « prendre pour un bébé » alors que j’essayais juste de la protéger et d’être gentille. Finalement, nos rapports se sont dégradés, elle m’a prise en grippe et a été parfois très agressive. Comme je suis fille unique, cette dégradation…

5 conseils pour établir une communication fluide

• Si votre proche ne veut pas parler, ne le forcez pas, n’insistez pas en le bombardant de questions. Laissez le temps à la communication de s’installer. • Lors d’un échange, ne finissez pas ses phrases parce qu’il parle trop lentement. Laissez-lui le temps de s’exprimer, même si cela vous semble laborieux. • Ne lui coupez surtout pas la parole sous prétexte que ses propos sont confus. Se trouver ainsi placé face à son incohérence générera un grand trouble chez votre proche. N’oubliez pas que vous êtes face à un adulte. • Si vous n’avez pas compris ses propos, demandez-lui de répéter et de reformuler si besoin. Si vous sentez votre proche très agacé, n’insistez pas. • Si vous n’avez pas compris le sens d’une de ses paroles, mieux vaut le dire à la personne.…

LES CLÉS DE LA SÉRÉNITÉ ET DU BIEN-ÊTRE PARTAGÉ

Dans une relation d’aide équilibrée, il y a un échange de plaisir suffisant, plaisir à donner, plaisir à recevoir, un minimum de reconnaissance exprimée, de la gratitude de la part de la personne aidée », souligne, dans un entretien au site Hizy, Pierre Charazac, psychiatre et psychanalyste à Lyon, et auteur de La Relation aidant-aidé dans la maladie d’Alzheimer (Éditions Dunod). Le spécialiste note également que la relation avec un conjoint en perte d’autonomie serait encore plus complexe qu’entre un enfant et son parent. Pour quelle raison? « Dans le cas du conjoint, il n’y a pas eu de mise à distance. Il y a, au contraire, un passé de symétrie, d’identité. Cette proximité permet de mieux comprendre l’autre. Mais l’aidant confronté à l’entrée dans la dépendance de son conjoint…

LES CLÉS DE LA SÉRÉNITÉ ET DU BIEN-ÊTRE PARTAGÉ

Valoriser l’expérience des personnes âgées

Le plus douloureux pour la personne âgée est de se sentir exclue du monde et considérée comme un poids mort. Reconnaître son expérience permet de restaurer un lien respectueux. Voici nos conseils… • Favorisez les échanges sur l’actualité politique ou certaines émissions de télévision qui lui plaisent. • Questionnez votre proche sur ses souvenirs, à propos de sa jeunesse: cela est stimulant et valorisant. • Faites-le participer aux prises de décision le concernant, consultez-le, ne lui donnez pas l’impression que son avis ne compte pas. • Évitez de faire les choses à sa place. Faites-les ensemble, c’est important. Demandez-lui de l’aide, rien n’est plus gratifiant!…

L’ÉCLAIRAGE DE JULIETTE ALLAIS, PSYCHANALYSTE TRANSGÉNÉRATIONNELLE ET PSYCHOTHÉRAPEUTE DU LIEN

Psychopraticienne à Paris, spécialisée dans le travail sur l’héritage familial, Juliette Allais est également autrice de Se libérer des secrets de famille (Eyrolles Pratique) et de Se libérer et guérir des blessures familiales (J’ai Lu). Être aidant de ses parents semble évident pour la société. Est-ce si simple? Pas du tout. D’abord, ce n’est pas toujours un choix: certaines personnes ont été tacitement désignées, soit en tant qu’enfant unique, soit parce que la fratrie en a décidé ainsi. C’est souvent la célibataire sans enfant, l’aînée ou la seule fille, élue d’office comme aidante familiale. Or, il est nécessaire de partager cette charge autant que possible. Certains aidants ne le souhaitent pas… En effet, le cas existe. On voit parfois un des enfants s’arroger cette place sans consulter les autres, instaurer…

L’ÉCLAIRAGE DE JULIETTE ALLAIS, PSYCHANALYSTE TRANSGÉNÉRATIONNELLE ET PSYCHOTHÉRAPEUTE DU LIEN

Maintenir un proche à domicile

Le « maintien à domicile » (MAD) est la solution que plébiscitent dans toutes les études plus de 90 % des personnes âgées. Cette mesure doit toutefois être compatible avec un certain nombre d’exigences. • Sur le plan médical. L’état général de la personne, physique mais aussi neurologique, doit être suffisamment bon pour qu’elle puisse vivre chez elle sans mettre sa santé et sa vie en danger. Les traitements doivent pouvoir être prodigués au domicile, soit par la personne elle-même soit par une aide extérieure intervenant régulièrement, voire quotidiennement. • Sur le plan de l’hygiène. Les soins, la toilette, le confort sont indispensables au maintien à domicile. Une personne en perte d’autonomie doit pouvoir bénéficier des mêmes conditions d’hygiène chez elle qu’en établissement médicalisé. Des aides existent pour la prise…

Maintenir un proche à domicile

COVID-19 : EXPOSÉS, MÊME SANS SORTIR DE CHEZ EUX

La Covid-19, on le sait, a particulièrement frappé les personnes âgées. En février 2021, Santé publique France confirmait que les 65 ans et plus représentaient 91 % des personnes décédées de la pandémie à l’hôpital depuis le 1er mars 2020. Les résidents d’Ehpad ont été très nombreux à succomber, ce qui a pu laisser penser que le maintien à domicile pouvait offrir davantage de sécurité face au virus. Mais s’il est plus difficile d’obtenir des statistiques sur les causes de décès à la maison de personnes en situation de dépendance, il est clair que rester chez soi est loin de constituer un rempart sûr. Dans les Ehpad, les personnels sont formés à la prévention et prennent des précautions très strictes. Chez soi, on reçoit l’aide et donc la visite de…

COVID-19 : EXPOSÉS, MÊME SANS SORTIR DE CHEZ EUX

LES PERSONNES COMPÉTENTES ET LES AIDES FINANCIÈRES

Face à une situation d’urgence qui souvent nous dépasse, à laquelle nous n’étions pas préparés, nous pouvons être amenés à devoir trouver très rapidement des solutions qui ne sont souvent que provisoires. Mais maintenir durablement à domicile un proche en situation de dépendance exige de faire appel à des professionnels formés en conséquence, capables d’apporter tous les soins nécessaires. Les associations et organismes agréés La première démarche à effectuer est de prendre contact avec un organisme agréé, qui pourra vous conseiller et chercher avec vous les solutions les plus adaptées à la situation de la personne pour son maintien à domicile. Vous trouverez sur annuaire.action-sociale.org les coordonnées de ces services dans toute la France. SERVICES D’AIDE ET D’ACCOMPAGNEMENT À DOMICILE (SAAD) Agréés par le conseil départemental, les SAAD sont des services…

LES PERSONNES COMPÉTENTES ET LES AIDES FINANCIÈRES

Consultez le site de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) www.cnsa.fr pour connaître l’ensemble des mesures existantes et trouver les contacts dans votre région. Cet organisme regroupe toutes les informations à destination des personnes en perte d’autonomie et de leurs familles concernant, entre autres, le maintien à domicile. Des vidéos présentent également de façon très simple les situations auxquelles chacun peut être confronté avec les différentes solutions possibles.…

Les autres aides

• Aide ménagère pour les plus de 60 ans, si la personne est reconnue inapte au travail. Demande à adresser au centre communal d’action sociale (CCAS). • Aide au logement. Demande à adresser à la CAF. www.caf.fr • Aide à l’aménagement du logement des personnes en perte d’autonomie et aux revenus modestes par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) www.anah.fr • Crédit d’impôt pour l’aide à domicile. www.service-public.fr/ particuliers/vosdroits/F12 • Aides complémentaires des communes et conseils départementaux: Se renseigner auprès de la mairie et du conseil départemental. • Équipes spécialisées Alzheimer (ESA) Stimulation à domicile (12 à 15 séances sur trois mois), sur prescription médicale. • Allocation aux adultes handicapés (AAH) pour les personnes âgées de 20 ans ou plus, atteintes d’un taux d’incapacité d’au moins 80 %. Demande à adresser…

L’AMÉNAGEMENT DU LOGEMENT

Les spécialistes le rappellent souvent: près de 9 chutes sur 10 des personnes âgées ont lieu chez elles. Voici quelques exemples de travaux et achats à réaliser, dont certains peuvent bénéficier d’aides, notamment de l’Agence nationale de l’habitat (Anah). www.anah.fr SALLE DE BAINS ET TOILETTES • Un éclairage suffisant permet d’éviter une mauvaise appréciation des distances. • La taille de la pièce: il faut que la personne puisse y entrer en fauteuil roulant. • Un tapis antidérapant : réduit le risque de chute dans le bain ou la douche. • Des barres d’appui au niveau de la baignoire, de la douche et des toilettes. • Un siège de douche ou de baignoire, fixe ou escamotable. • Un robinet mitigeur thermostatique: il est muni d’un cran de blocage qui réduit les…

L’AMÉNAGEMENT DU LOGEMENT

LA TÉLÉASSISTANCE

C’est la principale inquiétude en cas de maintien à domicile d’une personne dépendante : comment gérer les moments où elle est seule chez elle et ne bénéficie d’aucune présence ni aide, la nuit notamment? Sachant qu’une simple chute peut virer au drame s’il lui est impossible de se relever et qu’elle reste pendant de longues heures au sol, même sans s’être blessée en tombant. En effet, particulièrement chez les personnes âgées, les organes internes peuvent souffrir d’une immobilité sur un sol dur. Enfin, déshydratation et dénutrition peuvent s’installer en quelques heures et entraîner des complications métaboliques et rénales. Enfin, l’hypothermie peut également avoir des conséquences graves. Les progrès de la technologie ont permis de répondre à cette problématique. De nombreuses solutions existent aujourd’hui, qui permettent à la personne dépendante d’envoyer…

‘‘Mon père n’a pas pensé à appuyer sur le bouton d’alarme’’

La première fois qu’il est tombé, c’était un samedi, le seul jour où ne venaient ni son aide-soignante ni la personne qui lui apportait des repas. Il est resté près de 24 heures sur le carrelage, ça aurait pu lui être fatal. Il était conscient après la chute, et quand je lui ai demandé pourquoi il n’avait pas appuyé sur le bouton d’alarme, il m’a dit qu’il n’y avait pas pensé. Pourtant, il ne souffre pas d’Alzheimer, juste de problèmes de mémoire liés à l’âge. Et quand, peu de temps après, il est tombé une seconde fois de son lit, une nuit, il n’y a pas pensé non plus… Nous avons dû nous résoudre à le placer en Ehpad. Avec le recul, je me dis qu’un détecteur de chute lui…

L’ÉCLAIRAGE D’ANNE ROSE, ERGOTHÉRAPEUTE

Anne Rose est responsable d’équipes de réadaptation à domicile* au sein de l’association de services à la personne Présence Verte Services, dans l’Hérault. Ces ergothérapeutes interviennent auprès de personnes âgées en perte d’autonomie. Comment définiriez-vous votre rôle ? Notre objectif est de maintenir et/ou d’optimiser l’autonomie des personnes, dans la réalisation de leurs activités du quotidien. Comment procédez-vous ? Nous réalisons une analyse des besoins et des attentes de la personne, de ses habitudes de vie et de son environnement. Nous établissons un diagnostic ergothérapique et intervenons dans un but de prévention, de rééducation, de réadaptation et/ou de réinsertion. Nous sommes souvent bien identifiés pour prévenir les risques de chute, apporter des conseils en aide technique (déambulateur, fauteuil roulant, planche de bains…) ou en aménagement du domicile, mais notre intervention…

L’ÉCLAIRAGE D’ANNE ROSE, ERGOTHÉRAPEUTE

Bien chez moi, un diagnostic complet de l’Agirc-Arrco

Les retraités de l’Agirc-Arrco âgés de 75 ans et plus peuvent bénéficier d’une évaluation* complète effectuée par un(e) ergothérapeute à leur domicile. « Au cours de notre intervention, nous abordons toutes les questions: les difficultés rencontrées, les habitudes de vie, les travaux à effectuer dans le logement, et même les projets à court ou moyen terme, explique Christelle Dumas, ergothérapeute à Paris. Cela commence généralement par la salle de bains, qui est le lieu qui pose souvent problème, où il y a parfois déjà eu une chute et qui nécessite des aménagements. Les toilettes aussi, qui sont souvent trop petites, où l’on peut avoir du mal à se relever, voire rester enfermé, ce qui est anxiogène. Nous parlons beaucoup avec la personne, avec ses aidants, précisons ses besoins techniques et…

Placer une personne dépendante

Placer une personne devenue dépendante dans un établissement dédié est toujours une épreuve pour l’intéressé(e) mais aussi pour l’aidant acculé. Sans doute parce que ce type de décision renvoie tout un chacun à son propre futur… « Lequel d’entre nous a osé penser et préparer la fin de sa vie dans une maison de retraite? interroge Thierry Darnaud, psychologue clinicien qui a travaillé dix ans en maison de retraite et auteur de plusieurs ouvrages, dont L’Entrée en maison de retraite (éd. ESF, 1999). Même si nous ne le voulons pas, le changement s’impose à nous lors du passage de ces seuils dans notre vie et il faut que l’on se réorganise. » Tous ceux qui ont dû accompagner leur proche dans cette étape reconnaissent qu’ils n’en sont pas sortis indemnes,…

Placer une personne dépendante

‘‘Mon père a fini par accepter de quitter sa maison’’

Notre mère était déjà en maison de retraite depuis deux ans quand nous avons dû nous résoudre à y placer également notre père, hospitalisé après une nouvelle chute, mais qui était farouchement opposé à cette idée. La psychologue de l’Ehpad a accepté de se déplacer à l’hôpital. Elle a passé deux heures avec lui, reprenant objectivement et patiemment les difficultés qu’il rencontrait au quotidien. Cette discussion lui a finalement permis de prendre lui-même la décision qui s’imposait et d’oublier les angoisses qu’il ressentait à l’idée de quitter sa maison, sans pour autant nous en vouloir.…

LES EHPAD DUREMENT FRAPPÉS PAR LA COVID-19

Même si peu de chiffres officiels ont pu être avancés sur les conséquences de la pandémie dans les Ehpad, les personnes âgées ont été gravement touchées. En plus d’un grand nombre de décès chez les résidents, une aggravation du sentiment de solitude a été constatée chez beaucoup d’entre eux, coupés de leur famille par les mesures de protection sanitaire imposées. De nombreux soignants de ces établissements sont également tombés malades.…

LES EHPAD DUREMENT FRAPPÉS PAR LA COVID-19

LES DIVERSES FORMES D’HÉBERGEMENT

Les établissements que nous appelions « maisons de retraite » revêtent aujourd’hui des réalités bien différentes. Selon son degré d’autonomie, la personne peut être hébergée dans une résidence proposant des services collectifs destinés à lui assurer confort et sécurité, ou bien dans des structures médicalisées prodiguant des soins quotidiens, y compris médicaux, voire para-hospitaliers. La résidence autonomie Autrefois appelée « logement-foyer », la résidence autonomie est un lieu de vie destiné à des personnes seules ou en couple, encore autonomes mais ne souhaitant plus vivre chez elles ou n’en ayant tout simplement plus les moyens. Ces résidences offrent des services collectifs et sont généralement situées à proximité de transports en commun et commerces. Leurs prix modérés sont dus au fait qu’elles sont le plus souvent gérées par des associations à…

LES DIVERSES FORMES D’HÉBERGEMENT

‘‘Moderne, confortable, sécurisé’’

Ma mère vivait seule en Normandie et, à 85 ans, elle se débrouillait très bien, faisait ses courses et cuisinait elle-même. Mais l’an dernier, elle est tombée gravement malade. Tous ses enfants étant à Paris, nous avons décidé de l’y faire venir. Comme elle ne voulait pas vivre chez l’un d’entre nous, nous lui avons trouvé un studio en location dans une résidence services. Elle est indépendante, continue à vivre normalement, mais en cas de rechute ou du moindre souci de santé, elle appuie sur un bouton et on lui envoie aussitôt une infirmière ou un médecin. C’est moderne, sécurisé, confortable voire assez luxueux. Il y a un beau jardin, elle peut se faire livrer à dîner… Ses petits-enfants peuvent venir la voir souvent. Il faut dire qu’elle a une…

LES DIFFÉRENTES AIDES FINANCIÈRES

Il existe des dispositifs pour contribuer aux frais de résidence en établissement spécialisé des personnes en perte d’autonomie. Des aides bienvenues au regard des coûts élevés de ces structures alors que les dépenses liées à l’assistance et à la santé augmentent avec l’âge et que les ressources bien souvent diminuent. L’APA L’allocation personnalisée d’autonomie est la principale mesure d’aide aux personnes d’au moins 60 ans en perte d’autonomie relevant de Gir 1, 2, 3 ou 4. Il y a deux APA. L’APA à domicile: pour régler les dépenses nécessaires au maintien à domicile (peut être attribuée en résidence autonomie ou services). L’APA en établissement: destinée à régler le tarif dépendance d’un établissement médico-social comme un Ehpad ou une USLD. LES MONTANTS L’APA à domicile varie selon le groupe iso-ressources (grille…

LES DIFFÉRENTES AIDES FINANCIÈRES

Louise, née en 1936, a trouvé un Ehpad à Strasbourg (67).

La pension annuelle de Louise s’élève à 22 000 € (1 833 € par mois), à laquelle s’ajoute celle de son mari, qui reste à domicile (22 800 € par an) Le revenu retenu sera 44800 € 2 22400 €. Le prix hébergement affiché par l’Ehpad est de 1 524 € et Louise ne percevra pas d’aide au logement. Si elle est en Gir 3 ou 4, son reste à charge sera de 304 €, déduction faite de l’APA. Soit un total de 1 828 € à régler chaque mois.…

Louise,

née en 1936, a trouvé un Ehpad à Strasbourg (67).

En cas d’incapacité à payer

C’est malheureusement un cas fréquent. Si la pension de retraite du résident ne suffit pas à régler les frais et que ses économies sont épuisées, l’Aide sociale se tourne vers la famille pour déterminer, en fonction de leurs ressources, les montants à verser pour couvrir les frais d’hébergement: d’abord le conjoint ou partenaire de Pacs, puis les enfants, petits-enfants et même arrière-petits-enfants (selon la réglementation du département), gendres et belles-filles étant soumis à la même obligation alimentaire. Les frères et soeurs ne peuvent en revanche être sollicités.…

LE CHOIX D’UN ÉTABLISSEMENT

Une fois la décision prise et, dans la mesure du possible, acceptée par la personne concernée, reste à chercher le bon établissement, celui qui lui offrira la meilleure prise en charge, avec les plus grandes garanties de soins et de confort. Mais trouver ce lieu que l’on voudrait idéal pour nos proches n’est pas si simple, d’autant que plusieurs éléments sont à prendre en compte. Heureusement, des outils existent pour faciliter les démarches. LE LIEU GÉOGRAPHIQUE Le critère géographique est loin d’être anodin. Quand le domicile de la personne est très éloigné de celui des membres de sa famille, le plus souvent, ceux-ci souhaitent en profiter pour choisir un hébergement plus proche. Une bonne solution qui permet de rompre l’isolement par de fréquentes visites, celles des petits-enfants notamment. Mais tout…

TÉMOIGNAGE ‘‘Difficile de lui faire quitter « son » île’’

Quand notre père a dû quitter sa maison, nous avons longuement hésité. Ma soeur et moi vivons à Marseille. Nous allions le voir à tour de rôle chez lui le plus souvent possible, mais c’était compliqué. Une fois la décision du placement en Ehpad prise, nous avons voulu le faire venir près de chez nous, ça nous paraissait une évidence. Nous en avons beaucoup discuté avec lui pour le convaincre, mais impossible de lui faire quitter “son” île. Il n’aurait pas supporté… Et aujourd’hui, même si c’est plus compliqué pour nous, on sent qu’il est bien mieux là où il est. Il a retrouvé un ami dans l’Ehpad, ils parlent même corse entre eux. Alors, nous continuons à faire le déplacement……

Pour les personnes atteintes d’Alzheimer

Si votre proche souffre d’Alzheimer, tous les Ehpad sont a priori en mesure de l’héberger. Mais un résident Alzheimer nécessite une surveillance particulière, c’est pourquoi il peut être difficile de trouver une place dans tel ou tel établissement, qui n’accueillera plus de patients au-delà d’un certain nombre de cas pris en charge. Face à la progression de cette maladie, certains Ehpad ont développé des solutions mieux adaptées, avec des Unités d’hébergement renforcé (UHR) et des activités de stimulation dédiées en journée dans des Pôles d’activités et de soins adaptés (PASA).…

Opter pour un hébergement alternatif

En Allemagne, aux Pays-Bas et en Scandinavie notamment, l’habitat solidaire et partagé en faveur de la préservation de l’autonomie physique, cognitive et financière séduit les seniors et les personnes en situation de handicap depuis plus d’un demi-siècle. Et si son arrivée en France est plus récente, les solutions différentes qu’il propose rencontrent un succès grandissant. Les raisons sont multiples. Financières d’abord, car la colocation, l’hébergement familial ou la cohabitation intergénérationnelle sont en général moins onéreux qu’une résidence en Ehpad, en institut spécialisé ou même que le maintien à domicile. Mais ces solutions offrent aussi la possibilité de conserver des relations sociales fortes dans un cadre plus intime, proche de son foyer familial, tout en bénéficiant de la sécurité d’un entourage présent 24 heures/24. Les personnes qui ont opté pour un…

Opter pour un hébergement alternatif

LA COLOCATION SENIORS

Réduire le montant de ses factures, se sentir moins seul tout en conservant une certaine liberté… Les raisons pour lesquelles les seniors choisissent la colocation sont finalement les mêmes que celles qui poussent les jeunes, et notamment les étudiants, vers cette solution. Le principe est d’ailleurs identique: chaque colocataire dispose de sa propre chambre et partage avec les autres les espaces de vie communs ainsi que les charges. Même si la colocation des seniors ou des adultes en situation de handicap revêt une dimension d’entraide sans doute plus importante : certains peuvent en effet avoir besoin de faire appel à l’un(e) des colocataires pour des gestes de la vie quotidienne. L’autre différence tient sans doute au fait que les familles de ces locataires participent beaucoup plus activement à la vie…

LA COLOCATION SENIORS

Rédigez une « charte de vie » ! Signer un document contractuel prévoyant toutes les règles communes évitera les malentendus entre les colocataires. Vivre avec des personnes que l’on ne connaît pas, au moins les premiers temps, nécessite de prendre des précautions pour s’assurer que les habitudes des uns ne seront pas incompatibles avec celles des autres, que chaque dépense collective ne sera pas sujette à discussion. La « charte de vie » peut inclure les horaires de visite, la répartition des tâches, etc.…

Les Services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS)

Ils ont pour mission de « contribuer à la réalisation du projet de vie de personnes adultes handicapées par un accompagnement favorisant le maintien ou la restauration de leurs liens familiaux, sociaux, scolaires, universitaires ou professionnels et facilitant leur accès à l’ensemble des services offerts par la collectivité ». À chaque personne correspond un projet individualisé de prise en charge et d’accompagnement, qui tient compte de son état de santé, de son niveau de handicap et d’autonomie, mais aussi de son projet de vie (logement, vie sociale et familiale, etc.). Les SAVS sont soumis à la procédure d’autorisation et d’évaluation qui s’applique à l’ensemble des établissements et services médico-sociaux. Ses coûts de fonctionnement sont à la charge du département au titre de l’accompagnement à la vie sociale.…

Comme de plus en plus de personnes en perte d’autonomie, ces retraités ont refusé la vie en Ehpad. Ils ont rejoint la colocation seniors fondée par un couple, à Chambonas, en Ardèche. Bernadette, Simone, Madeleine et Bernard ont 330 ans à eux quatre. Installés aujourd’hui dans une belle maison aux portes des Cévennes, ils ont choisi de vivre ensemble plutôt que de résider en Ehpad. Profitant du grand soleil de ce début de printemps, Bernard marche le long du chemin de pierre, tandis que Simone est assise dans un fauteuil devant l’entrée de la maison. Elle se laisse bercer par le doux bruit de la rivière qui roule en contrebas. À l’intérieur, devant de grandes fenêtres ouvrant sur un paysage magnifique, Bernadette et Madeleine discutent tranquillement, à côté du poêle…

L’HÉBERGEMENT FAMILIAL

Cette solution d’accueil au sein d’un domicile familial agréé peut convenir autant à des seniors, ne pouvant ou ne voulant plus vivre chez eux, qu’à des adultes handicapés. Ces personnes sont alors accueillies dans une famille, rémunérée pour s’occuper d’elles. Un véritable accompagnement et une présence permanente, qui leur permet de bénéficier d’aide et de soutien. Il existe aujourd’hui environ 20000 places pour ce type d’hébergement en France, un chiffre qui est amené à croître au vu du succès que rencontre cette solution. UNE RÉGLEMENTATION STRICTE • Chaque accueillant familial doit obtenir un agrément, délivré pour 5 ans par le président du conseil départemental (et soumis à un casier judiciaire vierge). • L’accueillant familial ne peut héberger plus de personnes que ne le précise son agrément (3 au maximum, sauf…

L’HÉBERGEMENT FAMILIAL

LA COHABITATION INTERGÉNÉRATIONNELLE SOLIDAIRE

Les jeunes peuvent avoir du mal à trouver un logement, notamment en ces temps de crise sanitaire. Les étudiants, en particulier, rencontrent souvent des difficultés pour se loger décemment à moindre coût, afin de pouvoir poursuivre leurs études dans de bonnes conditions et se nourrir correctement. D’un autre côté, de nombreuses personnes âgées vivent seules dans un logement devenu trop grand et ont besoin de petits services quotidiens et surtout d’une présence rassurante pour rompre leur isolement à travers un véritable lien social. C’est de ce double constat qu’est née l’idée de la cohabitation intergénérationnelle solidaire. Celle-ci offre la possibilité à des jeunes de moins de 30 ans, qu’ils soient étudiants, apprentis ou stagiaires, de se loger chez des personnes de 60 ans et plus, qu’elles soient propriétaires ou locataires,…

Protéger les personnes vulnérables

En tant qu’enfant ou parent de personne en perte d’autonomie, nous avons tous, sur le plan légal, une obligation de soutien familial, appelée « obligation alimentaire ». Les enfants ont ainsi l’obligation d’aider leurs parents s’ils ne sont plus en mesure d’assurer seuls leur subsistance, de se loger, de se vêtir ou d’assumer leurs frais de santé. L’aide peut être financière ou « en nature », lorsqu’une solution d’hébergement est offerte, par exemple, et varie en fonction des revenus et des charges des deux parties. Le montant est fixé d’un commun accord ou, lorsque la situation est plus délicate, c’est le juge aux affaires familiales (JAF) du tribunal dont relève le parent ou l’enfant qui en décide. Des sanctions sont même prévues par loi si la pension fixée n’est pas…

Protéger les personnes vulnérables

Près d’1 million de personnes sous protection juridique

La France compte près d’un million de personnes majeures bénéficiant d’une mesure de protection judiciaire : tutelle, curatelle, sauvegarde de justice ou habilitation familiale. Ces mesures de protection sont exercées soit par un membre de la famille, soit, pour environ la moitié des cas, par un professionnel. Il existe un peu plus de 8 000 « mandataires judiciaires de protection des majeurs » (MSPM), tuteurs ou curateurs. 80 % d’entre eux exercent dans des associations.…

La tutelle peut être nécessaire du fait de l’altération des facultés mentales de la personne ou de son incapacité à exprimer sa volonté. La demande peut être effectuée par un proche, membre ou non de la famille (mais avec des liens étroits et démontrables), par la personne concernée elle-même ou par le procureur de la République. La décision dépendra du degré de dépendance de la personne à placer sous tutelle, le juge déterminant les actes relevant ou non du tuteur désigné. Mais globalement, un adulte mis sous tutelle est dit « empêché », c’està-dire qu’il est considéré comme un mineur dont les actes sont nuls en droit; son tuteur le représente dans tous les actes de la vie civile. LA DEMANDE La tutelle d’un majeur doit être sollicitée auprès du…

LA SAUVEGARDE DE JUSTICE

Mesure de protection temporaire et généralement de courte durée, la sauvegarde de justice permet à un adulte d’être représenté pour accomplir certaines démarches. Celui-ci conserve l’essentiel de l’exercice de ses droits, avec quelques exceptions définies par le juge. Cette mesure concerne les personnes majeures souffrant d’une altération de leurs facultés mentales à la suite d’une maladie, d’une infirmité ou d’un affaiblissement dû à l’âge, ou enfin d’une altération de leurs facultés physiques empêchant l’expression de leur volonté. La décision peut être prise immédiatement, contrairement aux mesures de tutelle, de curatelle ou d’habilitation familiale qui demandent plusieurs mois de procédure. Il existe deux sortes de sauvegarde de justice. La sauvegarde de justice par déclaration médicale est demandée par un médecin directement au procureur de la République. La sauvegarde de justice sur…

Il existe plusieurs types de curatelle. La curatelle simple. La personne concernée par la mesure peut continuer à accomplir seule les actes de gestion courante (actes d’administration ou « conservatoires »). Elle est autorisée à gérer son compte bancaire ou à souscrire une assurance, par exemple, mais les actes plus importants, comme un emprunt, doivent être autorisés par le curateur. La curatelle renforcée. C’est le curateur désigné qui perçoit les revenus de la personne et qui règle les dépenses via son compte bancaire. La curatelle aménagée. Le juge décrit précisément les actes que la personne sous curatelle peut effectuer seule et ceux qui relèvent de la responsabilité du curateur. Si sa santé le permet, la personne protégée peut prendre seule les décisions de vie quotidienne, comme un changement d’emploi, de…

L’HABILITATION FAMILIALE

En fonction de l’état de santé de la personne concernée, l’habilitation familiale peut être soit générale, soit limitée à un certain nombre d’actes, définis par le juge. Depuis sa mise en place, en 2016, cette mesure est adoptée chaque année par de plus en plus de proches de personnes dépendantes, et ce pour plusieurs raisons. Même si elle est prononcée par un juge, il ne s’agit pas d’une mesure strictement judiciaire et elle est sans doute plus facile à accepter par la personne à protéger. Elle est aussi plus simple au quotidien, puisque le magistrat qui l’a autorisée n’intervient plus du tout ensuite, la ou les personnes habilitée(s) ayant la possibilité d’exercer toute démarche nécessaire en lieu et place de leur proche, sans restriction. Au moins dans le cadre de…

L’HABILITATION FAMILIALE

LA VACCINATION ET LE CONSENTEMENT OBLIGATOIRE

La campagne de vaccination contre la Covid-19, avec les premières injections réalisées en priorité sur des personnes âgées et/ou fragiles, a rapidement soulevé la question du consentement chez les personnes vulnérables qui peuvent avoir du mal à l’exprimer. Que la vaccination ait lieu en Ehpad ou à domicile, les tuteurs et curateurs, même s’ils sont officiellement amenés à prendre un certain nombre de décisions à la place de la personne qu’ils protègent, doivent s’assurer que la volonté de leur proche est bien recueillie par les professionnels de santé, et qu’elle est respectée. Pour aider les familles, l’Unaf (Union nationale des associations familiales) a réalisé une fiche conseils à consulter et à télécharger sur son site : www.unaf.fr/IMG/pdf/ infos-tfconsentement-vaccins.pdf En cas de doute, il est également possible de prendre contact avec…

LA VACCINATION ET LE CONSENTEMENT OBLIGATOIRE

L’ÉCLAIRAGE DE VALÉRIE BONNE, JURISTE

Valérie Bonne est coordonnatrice du pôle protection/droits des personnes au sein de l’Unaf (Union nationale des associations familiales). Quel est le rôle d’un mandataire judiciaire à la protection des majeurs ? Le mandataire est en priorité un membre de la famille. Mais lorsqu’il est impossible de confier la mesure à un proche de la personne aidée – si elle n’a pas de famille, si celle-ci habite trop loin, à l’étranger ou qu’il existe un conflit familial – un mandataire judiciaire professionnel à la protection des majeurs est alors nommé. C’est aussi le cas si les proches de la personne à protéger ne souhaitent pas assumer le rôle de tuteur ou de curateur. Dans 50 % des cas environ, c’est le mandataire judiciaire professionnel qui est désigné, ce qui montre bien…

L’ÉCLAIRAGE DE VALÉRIE BONNE, JURISTE

ADRESSES ET LIENS UTILES

Sites officiels et d’information CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) www.cnsa.fr CROIX-ROUGE www.croix-rouge.fr PORTAIL D’INFORMATION POUR LES PERSONNES ÂGÉES www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr POUR BIEN VIEILLIR Le site de Santé publique France www.pourbienvieillir.fr PROTECTION CIVILE www.protection-civile.org/psc1 SECRÉTARIAT D’ÉTAT CHARGÉ DES PERSONNES HANDICAPÉES www.handicap.gouv.fr SERVICES PUBLICS De nombreuses informations réunies sur le site officiel de l’État. www.service-public.fr VIA TRAJECTOIRE Service public permettant notamment de trouver un lieu d’hébergement pour les seniors ou personnes en situation de handicap trajectoire.sante-ra.fr Caisses de retraite et compagnies d’assurances AG2R LA MONDIALE Aidons les nôtres: site d’information et de conseils pratiques www.aidonslesnotres.fr AGIRC-ARRCO Services et informations dédiés aux aidants www.agirc-arrco.fr/action-sociale/action-sociale-aupres-des-aidantsfamiliaux MACIF Avec les aidants: témoignages, ressources documentaires et information. www.aveclesaidants.fr MSA (Mutualité sociale agricole) Pour les salariés de l’agriculture www.msa.fr Associations ANCCLIC (Association nationale des coordinateurs et coordinations…

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