D'un document à l'autre, l’écriture manuscrite de Céline diffère de façon significative. Elle prend des formes inattendues comme s'il s'agissait d'une autre personnalité. Pour les graphologues, c'est une écriture protéiforme. Elle est à l'image de Protée, dieu de la Mer dans la mythologie grecque, qui avait le don de prophétie et changeait de forme quand on l'approchait: animal effrayant, arbre, eau, toujours insaisissable et fuyant tout en gardant un immense pouvoir. Cette dissonance de l’écriture est à la frontière des états schizoïdes, ce qui ne nuit pas à la créativité – au contraire. Dans ce graphisme, les simplifications originales, l'investissement dans la zone supérieure mettent en relief une créativité intellectuelle incessante et peut-être épuisante car la force du trait est faible et surtout instable. Dans certains documents, le non-écrit est…
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Lire (Digital) - 1 Issue, No. 512