SUS AUX PLANTES DIABOLIQUES !

Dans les pharmacopées des dizaines de milliers de pauvres femmes réduites en cendres sur les bûchers de l’Inquisition, Cannabis sativa a toujours tenu une place de choix. Utilisé en décoction ou en teinture, il permettait d’équilibrer les principes actifs d’autres plantes à la réputation sulfureuse comme la belladone, la jusquiame – appelée aussi herbe tue-poule – et la mandragore, toutes riches en atropine. Tout ce savoir ancestral aux résultats parfois aléatoires, transmis depuis l’Antiquité de génération en génération, était l’apanage d’herboristes, guérisseurs ou guérisseuses qu’une Église jalouse allait bientôt désigner comme sorcières et hérétiques. Voilà longtemps que le chanvre était exploité en Europe occidentale. « Le souvenir de la culture du chanvre en France est d’abord de nature textile », rappelle Hélène Houdayer, docteur en sociologie à l’Université de Montpellier.…