Pierre Grosser « Soudain, n’importe qui, n’importe où, peut être visé par une “colère” islamiste »

Le Point : Quand la France, comme l’Europe, a-t-elle commencé à subir l’internationalisation des conflits ? Pierre Grosser : Au début du XXe siècle, l’Europe a accueilli des réfugiés du monde entier, européens, puis extra-européens, qui pouvaient y poursuivre leurs luttes. Des militants révolutionnaires et nationalistes se côtoyaient en Suisse, en France ou au Royaume-Uni. Dans les années 1920, Paris, Londres et Berlin ont été la caisse de résonance des mobilisations anticolonialistes. Dans les années 1930, on voit à Paris s’affronter des anticommunistes et des antifascistes. La polarisation s’est accentuée dans les années 1970 avec les conflits israélo-arabe et israélo-palestinien, nombre de militants occidentaux soutenant le terrorisme comme action révolutionnaire et anticoloniale. Certains Juifs très engagés à gauche ont soutenu ces combats, quand d’autres s’inquiétaient de leur obsession anti-israélienne. Quand…