Comme tant de pieds-noirs partis boule de terre dans la gorge, Jean-Noël Pancrazi se refusait à revenir en Algérie : les « événements » avaient à jamais assombri les souvenirs de ce fils d’une institutrice de Batna, dans les Aurès. Quand le Festival du film méditerranéen d’Annaba – Bône sous la colonie – l’invite à siéger dans son jury, Pancrazi hésite : ne serait- ce pas l’occasion de rapporter de leur maison de Batna un objet fétiche à sa mère ? Il se décide enfin, avec l’espoir de revoir le petit Mohamed, qui lui disputait toujours les premières places en classe et lui avait demandé : « Pourquoi vous partez ? » en le voyant s’éloigner, en 1962, avec sa valise, note Pancrazi.
Annaba n’est pas Cannes, ni Telluride. Les…
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Le Point (Digital) - 1 Issue, 8 mars 2018