À la croisée des mondes.

Artiste trop méconnu, Nicolas Moufarrege a été l’âme de la scène arty de l’East Village avant de succomber à la première vague du sida en 1985, à 37 ans. Le Queens Museum de New York expose son œuvre de tapisseries où s’emmêlent calligraphie arable, street art, pop art, comics et Picasso.

Par Delphine Valloire

Tout a commencé par accident, un jean troué. Alors brillant étudiant en chimie à Cambridge, Nicolas Moufarrege se fabrique un patch brodé en forme de grosse fraise rouge qu’il coud sur la fesse. Enthousiasmé par le résultat, il reproduit le long d’une jambe, sur un autre jean, des motifs de papillons et de fleurs empruntés à Salvador Dali. C’est le déclic. Les fils de laine, de soie et de coton de toutes les couleurs deviennent sa palette, et signent sa nouvelle vocation. Après son master à Harvard en 1973, il retourne à Beyrouth où il a grandi pour lancer sa carrière d’artiste avec une première exposition de ses œuvres tapisseries. La guerre du Liban l’exile à Paris puis à New York, en 1981, où il devient vite une des figures…

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Jalouse (Digital) - 1 Issue, No. 224

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