Avec son âme d’enfant si transparente que parfois elle nous échappe, Mozart continue d’inspirer de nouvelles interprétations de ses chefs-d’œuvre, rare privilège dont jouissent les très grands artistes. Ainsi Don Giovanni, proposé à l’Opéra Royal de Versailles (venu de Drottningholm) par Ivan Alexandre, dirigé avec une belle énergie par Marc Minkowski, revient aux origines du théâtre en présentant une version déconstruite du mythe, sur un plateau avec tréteaux, voilages et mise en abyme délibérée, soulignée par des tables de maquillages latérales dans lesquelles les personnages attendent d’entrer en scène. Leporello s’y attribue le premier rôle, parfaitement incarné par Robert Gleadow au sommet de la fanfaronnade tragique, au service de son maître séducteur joué par un Jean-Sébastien Bou, esclave de ses passions tout en étant absent à lui-même. Ces barytons de…
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Classica (Digital) - 1 Issue, No. 192